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Syrie, Irak : ne nous habituons pas à l’horreur !

Une nouvelle fois, sous nos yeux, l’Irak connaît la terreur et la mort.

Soubresaut monstrueux d’une guerre qui ne finit pas, la prise de Mossoul marque une nouvelle étape d’un déferlement de haine qui ne trouve pas d’issue. Elle remet en cause tous les efforts déployés pour aboutir à une reconstruction. Elle rompt les liens retissés péniblement entre des communautés toutes durement éprouvées : sunnites, chiites, chrétiens, arabes, kurdes. Villes pillées, exactions barbares, cortèges de réfugiés, voici le spectacle atroce qui s’offre à nous, sur cette terre d’Irak riche d’une histoire, d’une culture, d’un patrimoine millénaires, riche de ressources, riche de pétrole et de gaz, riche surtout d’un peuple éduqué et instruit qui, comme partout, aspire dans son immense majorité, à une vie dans la paix.

Nous nous sommes hélas habitués à cette désolation. Depuis des années, depuis la première guerre du Golfe au début des années 90, notre oreille distraite entend distraitement les échos d’une violence déchaînée et multiforme, dont les racines complexes et le déferlement gênent notre compréhension et freinent nos réactions. Études historiques et analyses ne manquent pas ; elles ne trouvent pas l’écoute attentive que le grand public et les responsables devraient leur accorder.

Il est pourtant impossible de rester sourd, d’imaginer que nous restions immobiles. L’Irak, terre d’Abraham, lieu de naissance de l’écriture et des cités, est un de nos berceaux. Bien sûr, la France ne peut pas tout. Elle n’exerce plus dans la région qu’une influence mesurée. Nous croyons pourtant que tout n’a pas été tenté, que des efforts restent à mener, que les fils d’un dialogue national peuvent être renoués en Irak et en Syrie. Nous ne pouvons admettre qu’une telle quantité de matériel militaire circule librement et soit ainsi employé contre toutes les populations de la région. La France, fidèle à sa tradition d’amitié pour le peuple irakien, unie avec tous les pays concernés par ce désastre, doit œuvrer, à sa place et à sa mesure, à faire cesser le massacre et à ouvrir un chemin de paix et de réconciliation en Irak et en Syrie.

Non, l’Irak n’est pas un pays lointain. Sa paix est notre paix. Ses déchirements sanglants ne peuvent servir de toile de fond à notre vie paisible.

Toute notre diplomatie, tout notre travail de coopération, toutes nos alliances, doivent enfin être mises au service d’une solution durable pour l’Irak et la Syrie.

 

  • Samir Abdulac, docteur en urbanisme, architecte DPLG ;
  • Mohammad-Ali Amir-Moezzi, Directeur d’études, EPHE ;
  • Frédéric Alpi, directeur scientifique de l’Institut français du Proche-Orient ;
  • Béatrice André-Salvini, Conservateur général du Patrimoine, Directeur du département des Antiquités orientales, Musée du Louvre, Paris ;
  • Antoine Arjakovsky, directeur de recherche au Collège des Bernardins ;
  • Catherine Armand-Carre, archéologue CNRS, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon France ;
  • Amélie Banzet, ancienne directrice de l’Institut Français d’Erbil ;
  • Alix Barbet, Expert pour l’ICOMOS, directrice de recherche honoraire au CNRS ;
  • Laura Battini, Chercheur CNRS UMR 5133 – Maison de l’Orient et de la Méditerranée – Lyon ;
  • Thomas Bauzou, Université d’Orléans ;
  • Christophe Benech, Chercheur CNRS ;
  • Dominique Beyer, Professeur d’Histoire et Archéologie de l’Orient ancien, Université de Strasbourg, UMR 7044 Archimède ;
  • Séverine Blenner-Michel, maître de conférences, Université de Picardie Jules Verne ;
  • André Binggelli, CNRS, IRHT ;
  • Patrick Blanc, responsable de l’Atelier de conservation et de restauration, Musée départemental de l’Arles antique ;
  • Véronique Blanc-Bijon, Aix Marseille Université – CNRS, centre Camille Jullian ;
  • Sylvie Bletry,  Université Paul Valéry- Montpellier III, Chef de la mission franco-syrienne à Zénobia-Halabiya ;
  • Frank Braemer, CNRS ;
  • Françoise Briquel Chatonnet, directrice de recherche au CNRS (UMR Orient & Méditerranée), co-directrice de la mission franco-syrienne Inscriptions syriaques de Syrie ;
  • Pascal Butterlin, Professeur archéologie orientale Paris I Panthéon-Sorbonne, directeur de la mission archéologique de Mari ;
  • Yves Calvet, Directeur de recherche au CNRS, Directeur de mission à Ras-Shamra-Ugarit (Syrie) ;
  • Laurent Capron, Ingénieur d’étude, CNRS ;
  • Corinne Castel, chercheur CNRS, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon, Directrice de la Mission archéologique à Tell Al-Rawda ;
  • Sophie Cluzan, conservateur du patrimoine, Directeur de la mission syro-française de Tulul el-Far (Syrie) ;
  • Sébastien de Courtois, producteur à France Culture de « Chrétiens d’Orient » ;
  • Muriel Debié, CNRS, Directrice d’études à l’EPHE ;
  • Sylvie Denoix, directrice de recherche au CNRS, directrices des études à l’IFAO ;
  • Vincent Déroche, directeur de recherche au CNRS, Chef de la mission Bazyan (Irak) ;
  • Alain J. Desreumaux, Directeur de recherche émérite au CNRS (UMR Orient & Méditerranée) ;
  • Gersande Eschenbrenner-Diemer, docteur en Égyptologie, chercheur associé, laboratoire HiSoMA UMR 5189 Lyon-France ;
  • Saba Farès, Maître de Conférences-HDR, Université de Lorraine ;
  • Bruno Favel, président du comité de la culture, du patrimoine et du paysage du Conseil de l’Europe ;
  • Antoine Fleyfel, professeur de théologie et de philosophie à l’Université catholique de Lille, responsable des relations académiques à l’Œuvre d’Orient ;
  • Elisabeth Fontan, conservateur en chef, département des Antiquités orientales, Musée du Louvre ;
  • Bernard Geyer, directeur de recherches, CNRS, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon ;
  • Jean-Jacques Glassner, Directeur de recherche émérite au CNRS
  • Maria Gorea, Maître de conférence Université Paris VIII, UMR Orient & Méditerranée
  • Patrick Haimzadeh, ancien diplomate français en Libye ;
  • Olivier Hanne, agrégé et docteur en histoire ;
  • Claire Hardy-Guilbert, chercheur CNRS (UMR Orient & Méditerranée), archéologie islamique (Golfe, Yémen, Libye) ;
  • Robert Hawley, CNRS (UMR Orient & Méditerranée) 😉
  • Florence Hellot, CNRS, UMR 7528 ;
  • Bernard Heyberger, directeur d’études, EHESS et EPHE ;
  • Geneviève Humbert, CNRS ;
  • Jean-Baptiste Humbert, chargé de l’archéologie à l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem ;
  • Francis Joannès, directeur de l’UMR 7041 – ArScAn, professeur d’Histoire ancienne, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne;
  • Christelle Jullien, CNRS – Mondes iranien et indien ;
  • Florence Jullien, membre associé Laboratoire d’études sur les Monothéismes ;
  • Pierre Leriche, Directeur de recherche au CNRS, Chef de la mission Doura-Europos ;
  • Jean-Claude Margueron, Directeur d’études à l’EPHE, Ancien directeur des missions archéologiques françaises de Larsa (Irak), Ras Shamra/Ugarit, Meskéné/Emar et Tell Hariri/Mari (Syrie) ;
  • Lionel Marti, chargé de recherche au CNRS, Digitorient ;
  • Maria Grazia Masetti-Rouault, Directeur d’études, École Pratique des Hautes Études, Sorbonne, Paris ;
  • Valérie Matoïan, chercheur au C.N.R.S ;
  • Françoise Micheau, Professeur émérite d’histoire médiévale, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Florian Michel, université Paris 1 Panthéon Sorbonne, vice-Président du Cercle d’études Jacques et Raïssa Maritain ;
  • Vincent Michel, enseignant-chercheur, MCF, archéologie de l’antiquité, Université de Poitiers, Chef de la mission archéologique française pour la Libye antique ;
  • Béatrice Muller, Directeur de recherche au CNRS ;
  • Emmanuel Penicaut, conservateur du patrimoine ;
  • Charles Personnaz, haut-fonctionnaire et historien ;
  • Dominique Piéri, enseignant-chercheur, Université Paris I-Panthéon-Sorbonne, UMR Orient & Méditerranée ;
  • Frédéric Pichon, chercheur associé à l’équipe Monde Arabe Méditerranée de l’Université de Tours ;
  • Emmanuelle Régagnon, ingénieur CNRS, Lyon ;
  • Francis Richard, Conservateur général des bibliothèques (BULAC), Paris ;
  • Carole Roche, CNRS (UMR Orient & Méditerranée) ;
  • Olivier Rouault, professeur émérite d’Archéologie du Proche-Orient ancien, Lyon2, directeur de la Mission Archéologique Française à Qasr-Shemamok (Région autonome du Kurdistan d’Irak) ;
  • Hedwige Rouillard-Bonraisin, directrice d’études à l’EPHE, Sorbonne ;
  • Jean-François Salles, DR1 CNRS (honoraire), Lyon, ancien directeur de la Maison de l’Orient Méditerranéen ;
  • Mirjo Salvini, Directeur émérite de l’istituto di Studi sulle Civiltà dell’Egeo e del Vicino Oriente, Consiglio Nationale delle Ricerche, Rome ;
  • Annie Sartre-Fauriat, professeur émérite de l’université d’Artois, histoire du Proche-Orient antique ;
  • Maurice Sartre, Professeur émérite de l’université de Tours, histoire du Proche-Orient gréco-romain ;
  • Jean-Pierre Sodini, professeur à l’institut universitaire de France, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ;
  • Danielle Stordeur, préhistorienne, directeur de recherche émérite au CNRS Archéorient ;
  • Javier Teixidor, Professeur honoraire au Collège de France (Chaire Antiquités sémitiques).
  • Docteur Frederic Tissot, ancien consul général de France à Erbil (Kurdistan  d’Irak) ;
  • Régis Vallet, CNRS, ancien pensionnaire de la Délégation Archéologique Française en Iraq ;
  • François de Vergnette, maître de conférences, Université Jean Moulin Lyon 3 ;
  • Estelle Villeneuve, chercheur associé UMR 7041, Nanterre ;
  • François Villeneuve, Professeur à l’Université Paris 1.

Tribune publiée le 11 juillet 2014 dans Liberation