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Aujourd’hui nous fêtons la Saint Thomas !

Surnommé Didyme, Thomas l’apôtre, qui signifie jumeau en araméen (aussi en arabe et en hébreu) est incontournable pour comprendre la naissance de la chrétienté en Orient et en Inde. Dans un résumé de l’histoire de l’Église d’Orient, saint Thomas est qualifié d’« homme sensible et courageux, sceptique et incrédule, mais témoin passionné et convaincu de tout ce qu’il avait vu par ses yeux et touché de ses mains, qui fut le premier héros de la conquête de l’Orient ».

C’est une tradition constante, ancrée fortement dans les mémoires depuis les premiers siècles dans les Église orientales, aux Indes et chez les Tamouls, que l’apôtre Thomas a évangélisé la Syrie, la Mésopotamie et la Perse (la Parthie, la Médie). Il se serait rendu ensuite aux Indes, par la route de la mer, où il serait arrivé à Kodumgallur (Granganore), port du Kérala, en l’an 52, en passant par l’île de Socotra. Il poursuivit son apostolat, enseigna et baptisa en terre indienne. Il y aurait converti le prince Gundaphor.

En Inde, il aurait subi le martyre, tué à coups de lances, à Mylapore, au sud de Madras, en l’an 72. On lit ceci dans le Dictionnaire Robert à propos de Madras : « La ville, de fondation très ancienne, s’enorgueillit d’avoir accueilli l’apôtre saint Thomas : sa colonie chrétienne est une des plus anciennes de l’Inde ».

Toujours selon la tradition, ses reliques furent transportées à Edesse (Ourfa en Turquie), par un marchand au IIIè siècle. Cette translation est rendue célèbre par des hymnes (midrash) que Saint Ephrem (Un des Pères de l’Église et saint syrien majeur) lui consacra au IVè siècle. D’ailleurs, les livres religieux orientaux mentionnent à plusieurs reprises la mort de Thomas en Inde. Lors de l’office chaldéen pour la fête de saint Thomas, le 3 juillet, il est dit dans le bréviaire que le Saint Esprit envoya Thomas au pays des Indiens et qu’il est mort là-bas, percé par une lance. Un bréviaire syriaque orthodoxe d’Antioche fait chanter un midrash que Saint Ephrem lui aurait consacré.

Des livres apocryphes comme les Actes de Thomas et l’Évangile de Thomas lui ont été attribués.

En Inde, on continue à vénérer son tombeau présumé, vide, retrouvé par les Portugais en 1517. D’ailleurs, les chrétiens du sud de l’Inde (les Syro-Malabars et les Syro-Malankars) qui se donnent eux-mêmes le nom de « Chrétiens de saint-Thomas », perpétuent fidèlement cette tradition et l’affiliation à Thomas.

Plusieurs hommes politiques d’Inde ont évoqué la mémoire de saint Thomas et son périple indien. Le premier président de l’Inde, Dr. Rajendra Prasad (1952-1962) déclarait à ce propos en 1955 : « Souvenons-nous que saint Thomas est arrivé en Inde lorsque plusieurs pays d’Europe n’étaient pas encore chrétiens… et c’est une source de fierté pour nous que cela se fit ainsi. »

Le nom de Thomas, c’est-à-dire jumeau, porte en lui l’autre. C’est un symbole de la rencontre et de l’amitié entre les peuples et les religions.

 

ASSM avec Joseph Yacoub