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« Chaque jour nous sommes témoins de la violence en Orient, qui frappe les chrétiens et aussi des musulmans et des juifs » Par Mgr Gollnisch

Aussitôt sortie la dernier caricature de Mahomet, nous avons dit notre angoisse devant les risques de représailles sanglantes contres les chrétiens. Celles-ci n’ont pas manqué, comme à chaque fois qu’il y a de telles caricatures : treize morts, plus de quarante églises brûlées. Bien sûr, les caricaturistes ne sont pas la cause directe de ces actes qui se nourrissent du climat de tension et de haine que certains entretiennent dans la région.

Aussitôt sortie la dernière caricature de Mahomet, nous avons dit notre angoisse devant les risques de représailles sanglantes contre les chrétiens. Celles-ci n’ont pas manqué, comme à chaque fois qu’il y a de telles caricatures : treize morts, plus de quarante églises brûlées. Bien sûr, les caricaturistes ne sont pas la cause directe de ces actes qui se nourrissent du climat de tension et de haine que certains entretiennent dans la région.

Pas la cause directe, mais l’occasion qui déclenche à chaque caricature ces violences. Et donc une réflexion s’impose, qui n’est pas d’abord un débat juridique mais un débat éthique. Ce qui est permis n’est pas nécessairement possible. On peut et on doit discuter avec l’Islam avec nos valeurs et nos exigences. Mais insulter cette religion avec les conséquences que cela entraîne n’est pas conforme à notre éthique de responsabilité. Nous préférons rejoindre les chrétiens et les musulmans qui, en Orient, travaillent à construire une société pacifiée, parfois au prix de leur propre vie.

C’est ainsi que nos frères chrétiens agissent et que nous sommes à leurs côtés.

En Syrie nous sommes dans une situation tragiquement bloquée. Les combats meurtriers se poursuivent depuis près de cinq ans, avec les morts, les blessés, les déplacés en Syrie, les réfugiés en Jordanie, en Turquie, et surtout au Liban, les destructions d’infrastructures et de l’appareil économique. Nous attendons l’initiative diplomatique forte et courageuse qui pourra faire naître un espoir de paix. L’Œuvre est plus que jamais à l’écoute des chrétiens, en Orient ou de passage à Paris. Nous distribuons l’aide d’urgence que vous nous avez confiée à Alep, à Homs, à Damas, à Hassaké, à Kamichli, sur le littoral… et dans les pays d’accueil, notamment au Liban. Il s’agit le plus souvent d’aider les familles dans leur vie quotidienne, dans leur quête de nourriture mais aussi de médicaments, de logement, de chauffage, de scolariser les enfants. L’aide publique internationale ne parvient pas et les structures de l’Église sont souvent seules à agir. Nous travaillons avec les Évêques, les paroisses et les religieux comme les jésuites. Des milliers de familles sont ainsi soulagées grâce à vous.

En Irak nous nous sommes rendus dans le Kurdistan à plusieurs reprises depuis la catastrophe du mois de juillet. Si l’aide publique intervient, il faut souvent la compléter. Notre première tâche consiste à sortir les gens des tentes pour les aider à rejoindre des bungalows qui ne sont certes pas l’idéal, en tout cas pas une solution durable. Nous aidons pour le chauffage et la nourriture à Erbil et à Dohuk. Il faut aussi scolariser les enfants pour éviter la désocialisation des familles. Les conditions de vie entraînent des problèmes de soins ; il faut aider des dispensaires. Là encore les institutions chrétiennes font un formidable travail. Nous contribuons à leur en donner les moyens, encore grâce à vous. Nous sommes en train de reconstruire la radio catholique, en lien avec des partenaires comme la Guilde du Raid et la Fondation Raoul Follereau. Nous agissons aussi pour les réfugiés qui sont à Bagdad, ville où tout est difficile. Nous essayons de nous faire entendre pour demander la sécurisation rapide des lieux d’où les chrétiens ont été chassés.

Tout cela n’est possible que grâce à votre générosité. Nous sommes émerveillés par votre mobilisation et par votre réactivité pour aider les communautés chrétiennes ensanglantées en Irak et en Syrie. Portons-les dans notre prière et guettons avec impatience le jour où la reconstruction sera possible.

 

Mgr Gollnisch, Source Bulletin 778