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Chrétiens de Terre Sainte : nous avons le devoir de les aider à conserver ce patrimoine spirituel

Excellence Révérendissime,

L’attente de la Pâque du Seigneur pendant ce temps de Carême est une occasion pour attirer l’attention de toute l’Eglise Catholique sur la Terre-Sainte, en mettant en œuvre des initiatives de prière et de charité.

J’adresse pour cela une invitation cordiale à toutes les communautés ecclésiales pour qu’elles soutiennent les chrétiens de Jérusalem, d’Israël et de la Palestine ainsi que des pays voisins, Jordanie, Syrie, Liban, Chypre, Égypte qui forment ensemble cette Terre bénie.

Le Fils de Dieu fait homme, après l’avoir parcourue pour annoncer le Royaume de Dieu et avoir confirmé la Parole par des prodiges et des signes (cf. Ac 2,22), est monté vers la Cité Sainte pour S’immoler: Il a souffert, est mort sur la Croix, est ressuscité et nous a communiqué l’Esprit-Saint. Depuis lors, tout chrétien se retrouve dans cette Cité et dans cette Terre. C’est possible parce qu’encore aujourd’hui, des pasteurs placés là par le Seigneur y rassemblent les fidèles dans la foi pour célébrer l’amour de Celui qui « fait toute chose nouvelle » (Ap 21, 5).

La Congrégation pour les Églises Orientales rappelle aux évêques du monde entier, la requête pressante du Pape Benoît XVI à soutenir généreusement la mission de l’Église dans les Lieux-Saints.

C’est une mission éminemment pastorale et dans le même temps, elle offre à tous indistinctement un service social incomparable. Ainsi, grandit la fraternité, qui abat les divisions et les discriminations, toujours renouvelée dans le dialogue œcuménique et la collaboration interreligieuse. C’est une œuvre admirable de paix et de réconciliation, d’autant plus nécessaire aujourd’hui, préoccupés comme nous le sommes avec le Saint Père « pour les populations des pays dans lesquels se poursuivent tensions et violences, en particulier la Syrie, …et en Terre-Sainte... » (Discours aux Ambassadeurs près le Saint-Siège, 9-01-2012). Ensuite, le Saint Père a prié pour la Syrie renouvelant « un appel pressant à mettre fin à la violence…pour le bien commun de toute la société et de la région » (Angélus, 12-02-2012).

Le jour choisi par les Souverains Pontifes pour la Quête en faveur de la Terre-Sainte est le vendredi qui précède la Pâque, même si chaque communauté peut choisir un autre moment pour la proposer aux fidèles. Le Vendredi-Saint de cette année semble interpréter davantage encore les nécessités des pasteurs et des fidèles qui sont contenues dans toutes les souffrances du Moyen-Orient. Pour les disciples du Christ, les hostilités sont le pain quotidien qui nourrit la foi et rendent actuel le martyr. L’émigration des chrétiens est alimentée par l’absence de paix qui appauvrit l’espérance et se meut en peur d’être seuls devant un futur qui semble bouché là, mais que l’abandon de la terre natale serait susceptible de rouvrir.

Comme le grain de froment (cf. Jn 12, 24), les souffrances des chrétiens de Terre-Sainte préparent un futur meilleur, mais ils ont besoin maintenant de soutien pour les écoles, l’assistance sanitaire, pour des habitations, des lieux de rencontres et pour tout ce que la générosité de l’Eglise a pu susciter. Quelle foi découvrons-nous chez les jeunes désireux de témoigner des Béatitudes, engagés en faveur de la justice et de la paix par amour de leur pays! Quel exemple de foi et de fermeté nous est transmis par ceux qui prônent la réconciliation et le pardon quand ils subissent abus et violence!

Nous avons le devoir de les aider à conserver ce patrimoine spirituel que nous avons reçu de leur fidélité millénaire à la Vérité de la foi chrétienne.

Nous le pouvons et nous devons nous y engager par la prière, par notre aide concrète, par les pèlerinages. L’Année de la Foi, pour le cinquantenaire du Concile Œcuménique Vatican II, nous fournira des occasions particulières pour aller dans cette Terre afin de suivre les pas du Christ en compagnie de Sa Sainte Mère. Le Vendredi-Saint prochain, près de la Croix, nous nous unirons à ces frères et sœurs pour que leur isolement si souvent ressenti soit vaincu par notre fraternité. Ils pourront alors sereinement proclamer que « Jésus est le Seigneur » (Ac 11, 20) afin que « la porte de la foi » (Ac 14, 27) continue à s’ouvrir justement à partir de cette Terre pour transmettre le pardon et la bonté de Dieu à la famille humaine entière.

Notre Congrégation se fait porte-voix de la gratitude que Sa Sainteté Benoît XVI exprime aux évêques, aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux jeunes et à tous ceux qui travaillent pour la Terre du Christ. Elle se fait aussi l’interprète de la reconnaissance du Diocèse patriarcal de Jérusalem, de la Custodie de Terre-Sainte et des Eglises Orientales locales.

Veuillez croire à l’expression de mes meilleurs vœux dans la joie du Seigneur, mort sur la Croix et ressuscité.

Leonardo Card. Sandri, 
Préfet