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Notre Dame de Lourdes au chevet des Chrétiens d'Irak

Source Vendée Catholique

Après deux longues années de guerre et de barbarie, les villes et villages de la Plaine de Ninive, en partie libérés depuis quelques mois, retrouvent tout doucement leurs populations. Remettre au cœur de ces communautés ferventes, des statues neuves de la Vierge Marie, a été un symbole d’espérance et d’encouragement face à la barbarie de Daesh qui cherche à effacer toute marque de la présence et de la mémoire chrétienne.

A peine arrivés, le premier jour, sous les 50° de la Plaine de Ninive, nous avons prié avec les évêques, prêtres et fidèles présents à Erbil. Et quelle ne fut pas notre joie de commencer ce séjour en assistant à un mariage de deux jeunes de Qaraqosh : un beau signe de vie et d’espérance pour ces vies marqués par le déracinement, la souffrance et par l’épreuve !

 

« Je me suis effondré en larmes à Batnaya, village mort où tout est détruit »

 

Beaucoup de rencontres ont jalonné ce voyage, des témoignages qu’il est difficile de résumer en quelques mots : cet homme qui essaye de déblayer les gravats de sa maison et qui est bouleversé par la prière d’un Notre Père et d’un Je vous salue Marie ; cette petite dame centenaire dans un centre commercial devenu camp de déplacés, portée dans un drap sur 50km au moment de l’exil, avec qui, un simple regard en dit beaucoup ; ce prêtre originaire de Mossoul qui gère un camp de 5000 chrétiens et qui est très inquiet de l’avenir de son pays ; ces deux jeunes adolescents dans le camp de réfugiés d’Ashti 2 qui, sur un canapé au soleil, lisent la Bible ; ces 3 dames de Bartella rencontrées dans un camp à qui je montre la vidéo sur mon portable de l’installation de la Vierge dans leur église et qui, heureuses embrassent mon téléphone de joie ; ces évêques, ces moines, ces prêtres, ces religieuses, ces laïcs qui ne cessent de remercier l’Eglise de France pour ce qu’elle fait pour eux !

 

Continuons de les porter quotidiennement dans notre prière ! Je le leur ai promis. Aidons-les également matériellement. Je me suis effondré en larmes dans l’église de Batnaya. Un village mort : tout est détruit. On ne peut marcher que dans les rues, car sous les décombres des maisons, des mines sont encore présentes. Seuls restent dans ce village, les murs de l’église qui a servi de camp d’entraînement pour les soldats de Daesh. L’autel est dévasté, les statues, après avoir été mitraillées ont été tranchées au sabre et les inscriptions en arabe et en allemand sur les murs de l’église ne méritent pas d’être reportées ici.

 

« Nous avons tout perdu. Il ne nous reste que Dieu et notre histoire. »

 

Ces chrétiens, tout comme les minorités sur place (les Yézidis particulièrement, peuple qui pratique une religion pacifiste) sont dans une insécurité permanente. Il faut que nous aidions ces peuples à reconstruire afin que la présence chrétienne demeure sur ces terres. J’ai pu voir les différents projets de l’œuvre d’Orient sur place : le travail déjà fait est considérable. Il faut continuer !

 

« Nous avons tout perdu. Il ne nous reste que Dieu et notre histoire. » Ces mots du père Najeeb, dominicain de Qaraqosh, resteront à jamais graver en moi. Et nous en Occident, nous avons plus que ce dont nous avons besoin : nous oublions Dieu, nous oublions notre histoire !

 

Merci à tous ces frères et sœurs chrétiens d’Irak pour ce témoignage de vie et de foi bouleversant.

 

Abbé Renaud Bertrand, diocèse de Luçon