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« Il faut du volontarisme pour que les choses changent au Moyen-Orient»

 

Le Moyen-Orient a t-il été marqué par le pontificat de Benoit XVI ?


Benoît XVI a toujours manifesté un grand intérêt et une proximité avec le Moyen-Orient, la preuve en est le Synode qu’il a rassemblé pour le Moyen-Orient et la dernière visite pontificale qu’il a faite au Liban. Le Synode a été un signe très fort pour les chrétiens d’Orient car il a été le premier du genre. Jean-Paul II avait convoqué un synode pour le Liban mais ce synode plus large a permis aux chrétiens de prendre conscience de leur unité et de leur place dans l’Eglise universelle. Le pape a bien rappelé que l’Eglise catholique n’est pas que latine. Outre ces deux points forts du pontificat le dernier acte de benoit XVI a été d’accorder la communion ecclésiastique  aux deux nouveaux patriarches copte et chaldéen.

Concrètement quel outil représente l’exhortation post-synodale prononcée au Liban en octobre dernier ?  

C’est un outil très complet qui pourra servir de guide aux églises du Proche et du Moyen-Orient au moins pour les dix années à venir ! Tout y est abordé pour que l’Eglise et les fidèles avancent. C’est un excellent rappel, adapté, dans la lignée du concile Vatican II. Y sont abordées les questions de liberté religieuse, de reconnaissance des droits civils, un encouragement à s’engager, à garder confiance et à rester sur place. Mais ce synode aborde également les relations œcuméniques et le dialogue interreligieux.

Comment rendre réelles de telles orientations ?

Cette exhortation a été très bien accueillie au Moyen-Orient, il reste aux évêques et prêtres locaux à traduire en acte, personne ne peut le faire à leur place. Il faut que les communautés paroissiales transmettent le message très concrètement, dans des actions. Ce synode a déjà marqué les responsables religieux qui savent développer leur volonté de voir changer les choses.

Quel rôle pour le nouveau pape François ? 

Quand on pense aux chrétiens d’Orient on pense nécessairement à l’Islam. Benoit XVI avait engagé un dialogue respectueux, de proximité, mais également franc avec l’islam. Lors de son voyage au Liban, les sunnites et les chiites avaient tenus à être présents pour l’accueillir d’ailleurs. Ce dialogue interreligieux est important, mais il faut aussi un dialogue plus politique pour rappeler que les droits de tous les citoyens doivent être les mêmes, et que la liberté religieuse doit être assurée. Pour le Moyen-Orient, c’est l’articulation de ces deux dialogues qui représente le défi du pape François. Il ne s’agit ni de les confondre, ni de les séparer.

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