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Inde : Le nouvel archevêque majeur des syro-malabars témoigne de la vitalité du christianisme en Inde

À l’occasion de sa venue en France, Mgr George Alencherry, 66 ans, élu le 24 mai dernier archevêque majeur des syro-malabars, a témoigné de la vitalité du christianisme indien lors d’une rencontre organisée mercredi 5 octobre 2011 par l’ Œuvre d’Orient à Paris, qui soutient financièrement ces communautés en pleine expansion.

Pour Mgr Alencherry, originaire de l’État du Kerala (sud), les temps sont propices au développement de l’Église en Inde : « Même si c’est vrai que le climat de pacifisme entre les religions a été un peu perdu depuis vingt ans, notre pays est démocratique et la nation reste un rempart contre le fondamentalisme religieux ».

Les « attaques sauvages » perpétrées ces dernières années par des extrémistes hindous, notamment en Orissa, restent à ses yeux des « cas exceptionnels ». Et la coexistence entre hindous, musulmans et chrétiens n’est pas menacée selon lui. « Au Kerala, par exemple, la solidarité entre les religions est réelle. »

Une Église en pleine expansion

Dans ce contexte, l’Église est actuellement en pleine expansion, notamment grâce au travail des prêtres et des congrégations religieuses auprès des plus pauvres (éducation, soins, apostolat social et pastoral). Les vocations sont nombreuses et un nouveau diocèse a été érigé récemment dans l’État voisin du Karnataka (dans le sud).

« Nous étudions avec Rome la possibilité de créer d’autres nouveaux diocèses à Madras, New Delhi et Bangalore », souligne Mgr George Alencherry, qui indique avoir de bons espoirs de voir de voir ce dossier progresser.

Pour le P. Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, l’Inde est l’un des « enjeux » pour l’Église catholique au XXIe siècle, car toutes les « conditions » y sont réunies « pour une véritable évangélisation », en particulier la structure démocratique du pays.

L’« ouverture spirituelle » des Indiens

Plus que tout, la population bénéficie d’une « ouverture spirituelle » qui la rend « perméable au message de l’Évangile », ajoute le P. Gollnisch. Dans ce contexte, les Églises orientales, enracinées de longue date en Inde, ont un rôle missionnaire essentiel, au même titre que l’Église latine.

En Inde coexistent trois Églises catholiques de rites latin, syro-malabar et syro-malankar. La première se conforme à la liturgie romaine introduite en Inde par les missionnaires à partir du XVe siècle, tandis que les deux autres relèvent des traditions syriennes, et font remonter leurs origines à l’apôtre Thomas.

L’Église syro-malabare, dont Mgr Alencherry est désormais l’archevêque majeur, est de rite chaldéen. Sur les 170 diocèses catholiques en l’Inde, on compte 134 diocèses latins, 8 diocèses syro-malankars et 28 diocèses syro-malabars (le 29e se trouve aux États-Unis).

Modeste, à l’échelle du pays, avec ses 4 millions de fidèles, l’Église syro-malabare est présente au Kerala (sud-ouest) et au Tamil Nadu (sud).

François-Xavier Maigre pour La Croix


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