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Irak : L’archevêque de Mossoul n'est pas défaitiste

Depuis notre dernière rencontre au mois de mars la situation s’est détériorée. Les habitants de Mossoul ne peuvent vraiment plus circuler librement.

« Le mois dernier, il y avait une interdiction de circulation en pleine journée. J’étais à l’extérieur et voulais rentrer. Impossible ! J’ai été obligé de demander une autorisation aux militaires pour me faire escorter. »

Désormais toutes les églises sont protégées et les routes contrôlées par l’armée. Malgré cette peur, les messes dominicales sont maintenues dans trois églises et Mgr Nona continue à donner des conférences, et des rendez-vous à ses fidèles. C’est un élan vital qui les pousse à essayer de vivre normalement.

Les chrétiens n’osent plus espérer d’améliorations politiques

L’État n’arrive pas à former un gouvernement qui puisse surmonter les difficultés. La situation peut se sécuriser pendant plusieurs semaines, mais des appels anonymes, prévenant d’attentats potentiels, brisent la confiance et font remonter la pression. « On vit : un pas en avant, deux pas en arrière ».

Mossoul était avant 2003 le diocèse le plus riche d’Irak

Dans son diocèse, l’Église avait un patrimoine important et comptait beaucoup de « notables » : plus de 37% des médecins étaient chrétiens. Désormais c’est la région la plus pauvre. Les familles aisées ont pris la fuite et 80% des gens qui sont restés n’ont pas les moyens de payer un loyer. Pourtant depuis 2003 les propriétaires n’ont pas le droit de les augmenter, et ce malgré l’inflation galopante advenue suite à la chute du dinar irakien : « il y a deux ans, les dominicains ont voulu réévaluer le loyer de leur boutiques. A l’annonce de cette nouvelle, des fanatiques ont décrété que désormais ça serait eux qui toucheraient les loyers. »

Mgr Nona n’est pas défaitiste pour autant

Pour lui, la situation peut encore changer, en s’améliorant, mais il faut de la Volonté : « Et nous avons besoin de beaucoup de temps pour y arriver»

Le Printemps arabe : oui pour un changement, mais pas n’importe lequel

Interrogé sur le printemps arabe, il préfère ne pas s’avancer : la situation des pays du Moyen Orient n’est pas encore définie. Personne n’arrive à savoir dans quelle direction ces pays vont aller. En Irak, les extrémistes sont venus de l’extérieur. En Syrie et en Egypte, les fondamentalistes, déjà présents, sont plus radicaux et mieux organisés que les autres partis politiques. L’avenir des chrétiens est donc incertain : « Tous les dictateurs sont condamnables. Le changement peut être mieux. Mais on ne sait pas ce qui va venir par la suite et les signaux ne présagent rien de bon. »

Les JMJ, un signe d’espérance

17 jeunes de son diocèse sont partis aux JMJ avec la paroisse de Sarcelles, grâce à l’OEuvre d’Orient. Ils tous rentrés au pays très enthousiastes et plein de forces.


Retrouvez l’article sur les irakiens de Mossoul partis aux JMJ en cliquant ici

Mgr Nona est passé dans nos locaux à Paris après son intervention au Parlement Européen le 20 septembre 2011