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Journée internationale des réfugiés

Un jour, lors d’un témoignage à deux voix avec un jeune Syrien, celui-ci m’a remercié pour ce que l’Œuvre d’Orient lui avait apporté depuis son arrivée en France, un an et demi plus tôt. C’est à ce moment-là que j’ai, plus que jamais, réalisé ce que les personnes réfugiées que nous accompagnons m’apportaient, nous apportaient.

Certes, travailler avec des personnes qui ont été contraintes de fuir précipitamment leur pays, qui ont tout perdu, un parent, un ami, leur maison, leur culture, et qui sont obligées de recommencer leur vie dans un pays où elles n’ont pas de repère, n’est pas toujours facile au quotidien.

Si aujourd’hui, le réfugié est souvent perçu comme pauvre, dans tous les sens du terme, et vécu comme un poids pour la société, ces 4 années à leur côté m’ont largement prouvé que cette représentation ne traduisait pas la réalité.

Depuis l’automne 2014, j’ai rencontré et côtoyé de nombreux Irakiens et Syriens. Parmi eux, beaucoup sont des jeunes qui ont fui l’Etat Islamique, le service militaire, qui ont été emprisonnés ou kidnappés ; certains sont venus en avion munis d’un visa, d’autres par leurs propres moyens. Tous sont arrivés en France avec le désir de continuer leur vie, de réaliser leurs projets.

Tous font preuve de détermination, de courage, restent positifs et sereins face à l’ampleur de la tâche. Je me demande souvent comment je me serai débrouillée si, forcée à quitter la France, je m’étais retrouvée dans un pays inconnu, dont je ne parlais pas la langue et où je devais m’intégrer, étudier, travailler. Aujourd’hui encore, je n’ai pas de réponse à cette question.

En un an, grâce à leur travail, leur motivation et le soutien de nos bénévoles, un certain nombre des réfugiés que nous accompagnons, jeunes et moins jeunes, ont réussi à maîtriser la langue française et à reprendre des études ; certains se retrouvent étudiants alors qu’ils étaient professeurs.

Malgré des difficultés de logement, le dédale des démarches administratives, l’adaptation culturelle, ils vont toujours de l’avant, s’accrochent, se battent. Car une seule chose compte désormais pour eux : vivre ici, en paix, et accomplir les projets qui étaient les leurs dans le pays qui les accueillent, ils portent en eux leur culture, y restent attachés.

Leurs histoires et leurs cultures sont une richesse pour nous. L’accueil de ces personnes est une opportunité d’ouverture, de découverte de l’autre, de tolérance et de fraternité qu’il nous faut saisir.