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Journée mondiale des réfugiés : que fait l’Œuvre d’Orient ?

Cela fait environ trois ans que l’Œuvre d’Orient a lancé ses cours de français à destination des réfugiés à Paris. « Aujourd’hui, 47 personnes bénéficient de ces cours » explique Martin, en charge de la coordination. « L’objectif est de leur donner un apprentissage de la langue et la culture française ».

Au programme ; cours de FLE (français langue étrangère) 12 heures par semaine où les étudiants apprennent la grammaire, le vocabulaire, la conjugaison ; « ateliers de conversation », exercices d’entrainement en français sur logiciel « e-learning » et ateliers d’expression orale et corporelle, ainsi que cours de culture et civilisation.

Aujourd’hui deux salariés, Suzanne et Martin, ainsi que 45 bénévoles s’occupent de faire fonctionner ces ateliers d’apprentissage du français pour les réfugiés arrivés en France.

« Des profils très variés »

Parmi ces étudiants ; des Irakiens, des Egyptiens mais surtout des Syriens, qui viennent principalement d’Alep, Damas, et Homs. « Nous avons des profils très variés, certains sont en France depuis 9 mois, d’autres depuis quatre ans. Parmi eux il y a des commerçants, avocats, médecins, ou des menuisiers ».

 

«  4 groupes de 12 étudiants »

« La spécificité du programme de l’Œuvre d’Orient est de s’adresser à des grands débutants, alors que beaucoup d’associations ou d’entreprises proposent des cours à partir d’un certain niveau, généralement B1. Si cela existe, soit c’est payant, soit les places partent très vite » détaille Martin. « Chez nous les étudiants sont répartis en quatre groupe de douze environ. Deux groupes en niveau A1 (ndlr, le plus bas), un groupe de niveau A2 et le quatrième groupe de niveau B1. « L’objectif est de les amener à réussir le DELF, (diplôme d’études en langue française, reconnu par l’Etat) ». Les cours pour les réfugiés sont ainsi calqués sur l’enseignement du FLE (français langue étrangère) grâce à l’appui de l’équipe pédagogique, constituée de bénévoles ou de professeurs.

« C’est très expérimental comme programme, on essaie des choses, on rencontre individuellement les étudiants pour qu’ils nous expliquent ce qu’ils aiment et les points à améliorer. C’est très important d’être à l’écoute des étudiants et des bénévoles ».

Des cours particulièrement appréciés ; celui de conversation et l’atelier d’expression orale et corporelle. « Les ateliers théâtre, c’est une manière plus ludique d’apprendre le français. Cela leur permet aussi de développer la gestuelle » poursuit Martin. Le cours de conversation leur permet de mettre en pratique la théorie qu’ils ont acquise. « Mis à part ceux qui ont des enfants, la plupart des réfugiés ont peu d’occasion de parler français donc ils sont très demandeurs de conversation ».

 


Rencontre avec Maghi, une syrienne de 19 ans

 

Maghi, à droite, avec son oncle et l’une de ses tantes

Maghi a 19 ans et suit le cours de grammaire et l’atelier de conversation les mardi et jeudi de 14h à 17h30 depuis le mois de mars. Elle a obtenu son bac scientifique à Damas en Syrie, où elle vivait avec sa famille.

« Je suis arrivée en France il y a sept mois avec ma mère, mon frère et ma sœur. Mon père est décédé. J’avais déjà une grande famille en France. Mes cinq tantes, mon oncle et ma grand-mère habitent à Paris. C’est grâce à une de mes tantes que j’ai connu les cours de français de l’Œuvre d’Orient. À mon inscription j’ai dû passer des tests et j’ai ensuite rejoint le groupe 4 (ndlr niveau B1) ».

 

–      Comment se déroulent tes cours ?

« Dans mon groupe nous sommes tous syriens. Je suis dans le même niveau que mon oncle. C’est très bien organisé. J’étudie la grammaire avec Anne-Sophie, le lexique avec Béatrice et la compréhension orale avec Sarah et Claire. Ces cours m’aident beaucoup, j’ai l’impression de faire des progrès très rapides. Le mois prochain je vais passer l’examen du DELF. J’ai le niveau B1 mais j’aimerais obtenir le test en B2 ».

 

–      Tu parles très bien français !

« Je n’ai pas de mal à comprendre la logique de la langue française car je parle l’anglais et j’ai appris le français pendant cinq ans au lycée à Damas ».

 

      Que vas-tu faire l’an prochain ?

« J’ai déposé mon dossier de première année de médecine à Paris. Jeudi dernier, l’université d’Orsay m’a informé que ma candidature avait été retenue. Je commence en septembre prochain ! Je suis sûre que je vais réussir car je suis une bonne étudiante, je travaille beaucoup. J’ai eu mon bac en Syrie avec 18/20 donc j’ai confiance ».

 


Des besoins en bénévoles

Les inscriptions pour les cours de français sont déjà bien remplies pour la rentrée 2017 et l’Œuvre d’Orient cherche des bénévoles. « Nous cherchons des bénévoles particulièrement pour les ateliers de conversations » explique Martin. Pour cela une condition suffit : être disponible 2 heures par semaine, et surtout « pas besoin d’être professeur de français ».

Contact : coordination-refugies@oeuvre-orient.fr

 

ASSM