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La rage et la lumière, un prêtre dans la révolution syrienne, Paolo Dall'Oglio

Le récit et le témoignage rare du Père Paolo Dall’Oglio, prêtre jésuite italien, engagé dans l’histoire syrienne depuis les années 1980, impliqué politiquement dans la résolution du drame et du conflit syrien, porté disparu depuis le 28 juillet 2013.
Paolo Dall’Oglio est un prêtre jésuite italien atypique, fortement engagé dans le dialogue islamo-chrétien depuis le monastère de Mar Moussa (80 km de Damas) qu’il a refondé, dans les années 80. C’est en tant que témoin et acteur que Paolo Dall’Oglio s’exprime dans ce livre : un témoin solidaire, homme d’Église au parcours engagé dans le monde, qui raconte la détermination d’un peuple luttant pour plus de liberté, les échecs des négociations, le durcissement du combat, la torture, la détermination des jeunes à vaincre, malgré la souffrance et les martyrs, les silences de l’Occident ; une solidarité qui fait tenir, et puis la colère, violente, devant cette guerre qui tragiquement ne trouve pas de solutions et conduit la population syrienne au désespoir et à la haine. Son livre, fruit de notes écrites durant la guerre et l’exil, est une mise en mots de sa colère, son désespoir parfois, portés d’une espérance forte en un dénouement rapide le moins dramatique possible. Il est porteur de l’espoir d’une réconciliation à venir, d’une reconstruction fructueuse, d’un avenir harmonieux pour le pays de Cham.
Depuis deux ans, à la suite des autres printemps arabes, le mouvement contestataire pacifique des Syriens s’est transformé en massacre. Dès mars 2011, Paolo Dall’Oglio a pris parti pour la révolution syrienne et accompagné ses idéaux de liberté, exhortant la communauté internationale à réagir et à intervenir par la non-violence pour accompagner cette révolution. Le désastre et les massacres qui suivirent, l’ont conduit à rallier la solution radicale d’appeler à l’armement des forces rebelles pour leur défense. Expulsé de Syrie le 16 juin 2012, suite à ses prises de position contre la répression, Paolo a depuis sillonné le monde, tel un moine gyrovague, pour alerter, implorer de l’aide afin que cesse cet enfer. Il a prôné la mise à disposition d’armes pour l’armée libre de Syrie, pour l’autodéfense, dénoncé un régime qu’il considère fasciste, embarqué dans une folie meurtrière. Par deux fois, malgré l’interdiction, il est revenu en Syrie pour mieux saisir la situation, dialoguer aussi bien avec les activistes kurdes que les combattants djihadistes, et les chrétiens coincés entre deux feux.

Paolo Dall’Oglio est allé à la rencontre des réfugiés en Turquie, au Liban, en Jordanie, a participé à maintes conférences internationales. À chaque fois, il en est revenu avec une rage décuplée par le sentiment d’impuissance, guidé par une lumière d’espérance inébranlable et une foi en la vérité.

Paolo Dall’Oglio, né à Rome en 1954, est un prêtre jésuite italien. Dans les années 1980, il a refondé le Monastère syriaque catholique Mar Moussa el-Habachi (Saint Moïse l’Abyssin), dans le désert au nord de Damas, en Syrie, pour le dialogue islamo-chrétien. Suite à sa dénonciation ouverte des crimes commis par le régime de Bachar el-Assad dans le contexte de la Guerre civile syrienne, il est expulsé du pays le 16 juin 2012. Il est l’auteur d’un premier livre, Amoureux de l’islam, croyant en Jésus, préfacé par Régis Debray (Éditions de l’Atelier, 2009).
Églantine Gabaix-Hialé est journaliste, elle a vécu deux ans au monastère de Mar Moussa entre 2004 et 2006 et a déjà collaboré au premier livre de Paolo Dall’Oglio.