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Le Réseau Barnabé : tisser des liens entre les écoles de France et de Terre Sainte

 

Source Site du Patriarcat latin de Jérusalem

 

TERRE SAINTE – Le Réseau Barnabé crée des liens entre les établissements scolaires de France et de Terre Sainte. Il fêtera ses dix ans d’existence en 2017. Les membres du Réseau organisent chaque année des camps d’été dans les écoles chrétiennes de Terre Sainte, pour permettre aux élèves de pratiquer le français. Entretien avec Alice de Rambuteau, animatrice au sein du Réseau Barnabé.

Le Réseau Barnabé a été créé à la fin de l’année 2006 suite à l’appel du Consulat Général de France à Jérusalem, afin de promouvoir les échanges entre les établissements scolaires de Terre Sainte et de France. Depuis sa création, le Réseau Barnabé a organisé de nombreux échanges et voyages scolaires, permettant à de nombreux établissements français de découvrir la réalité de la Terre Sainte.

 

En  quoi consiste la mission du Réseau Barnabé ?

 

Le Réseau Barnabé est une plateforme qui met en contact les établissements de l’Enseignement catholique en France et les écoles chrétiennes en Terre Sainte, et les fait échanger autour de la langue française, son enseignement, son  rayonnement… Au sein de ce réseau, chacun est autonome pour prendre des initiatives et réaliser ses projets. Grâce au partage des informations, une complémentarité est assurée et l’expertise s’accroît. La visibilité ainsi gagnée fait connaître la vie des établissements scolaires chrétiens en Terre Sainte et incite à de nouveaux engagements pour y soutenir l’enseignement du français. Nous travaillons en collaboration avec le service culturel du Consulat général de France à Jérusalem.

 

Comment se concrétise-t-elle ?

 

Cette mission passe par trois axes :

  • l’éducation, par l’utilisation au quotidien de la langue française lors de camps dans les écoles, l’été, pendant les jeux, le sport, la mise en scène de petites pièces de théâtre etc. C’est l’occasion pour chacun de découvrir une autre culture, sans les contraintes de l’apprentissage académique.
  • la collaboration entre enseignants, lors d’échanges scolaires, avec des voyages parfois. Chaque partenariat possède un fil conducteur comme des concours photos, des conversations sur Skype, une étude conjointe de textes ou la création d’un livre de cuisine franco-palestinien par exemple, qui aide à la communication entre tous.
  • la formation des professeurs, par la rencontre et les échanges de pratiques d’enseignements entre professeurs, éducateurs et chefs d’établissements français et palestiniens, en France et en Terre Sainte.

 

Voyez-vous les fruits de cette collaboration entre les différentes écoles ? Ces échanges sont-ils durables ?

 

Les demandes de camps d’été, de partenariat, de formations sont en augmentation constante, ce sont probablement les résultats les plus visibles! Nous recevons régulièrement des témoignages encourageants, comme celui de Mariana qui nous a dit récemment que sans l’encouragement des français rencontrés dans son école, elle ne serait jamais arrivée à son excellent niveau en français. Ou celui de Naela, directrice d’une école melkite à Ramallah, qui constate le renouvellement des pratiques pédagogiques de ses profs lorsque ces derniers observent la manière d’être des enseignants français avec leurs élèves.

Nous avons également noté que la fidélité de la présence des acteurs du Réseau Barnabé au fil des années ancre leur relation dans la qualité. Il est indéniable que le comportement des professeurs de Terre Sainte, plein de bienveillance et d’encouragement vis-à-vis de leurs élèves, impressionne leurs correspondants français lorsqu’ils leur rendent visite: l’exigence et l’humanité dans les rapports, le respect de l’élève comme un absolu, le contexte difficile dans lequel ils exercent leur métier et leur attention à utiliser des termes justes et modérés dans l’évocation du conflit reviennent souvent dans les commentaires élogieux que les professeurs français font de leurs collègues. Cela a un effet réel dans l’évolution de leur méthode d’enseignement une fois de retour en France.

 

Vous organisez un camp d’été tous les ans. Quel en est l’objectif ? Quels sont vos besoins dans l’organisation de ce camp ?

 

Les camps d’été que nous soutenons à Beit Jala, Ramallah, Naplouse ou ailleurs, permettent aux élèves de découvrir que l’utilisation de la langue française va au-delà des listes de vocabulaire et des règles de conjugaison… Ils passent une dizaine de jours à jouer, chanter, faire du sport ou du théâtre en français. Des liens se tissent, le désir de communiquer augmente et crée ainsi des occasions d’échanger dans notre langue. Par ailleurs, c’est une opportunité unique de rencontres et de découvertes pour les Français qui animent ces activités. Leur équipe ne demande qu’à s’étoffer !

 

Avez-vous des projets pour les 10 ans du Réseau Barnabé l’an prochain? 

 

En effet, nous projetons un voyage d’étude pour les acteurs français du Réseau Barnabé à la rencontre de leurs homologues en Terre Sainte. Il sera dans le droit-fil de notre désir d’imaginer de nouvelles techniques, tout en gardant les liens dans la fidélité, à inventer en nous adaptant.

Nous poursuivons aussi notre volonté d’aider les jeunes français qui viennent en Terre Sainte à découvrir la complexité et la diversité du pays en allant à la recherche des faiseurs de paix, quels que soient les milieux dans lesquels ils se trouvent.

Des propos recueillis par Thomas Charrière