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Mgr Pascal Gollnisch : « Aidons les chrétiens d’Orient à accomplir leur mission »

« Tout voyageur au Proche-Orient, pèlerin, touriste ou professionnel ayant eu le souci de rencontrer les chrétiens de cette région du monde peut faire cette expérience évidente : ces chrétiens sont nos frères et ils sont pourtant différents de nous. Cette expérience de base dicte une double attitude pour tous ceux qui veulent leur venir en aide.

Ils sont nos frères. Ils partagent la même foi, ils sont chrétiens comme nous et, pour un nombre important, catholiques comme nous. Nous ne pouvons donc pas les exclure de notre conscience ecclésiale. Nous ne pouvons ignorer leur désir de vivre la foi, l’espérance, la charité, de fonder une famille, d’éduquer chrétiennement les plus jeunes, de travailler la vie sociale selon la doctrine de notre Église.

Et ils sont différents, par leur liturgie, leur tradition spirituelle, leur histoire, leur contexte social. Nous pouvons donc les aider en nous aidant nous-mêmes à nous reconnaître frères dans la même Église par tout ce qui nourrit une communion spirituelle : la prière, la connaissance des traditions, de l’histoire des communautés.

Aider les chrétiens d’Orient en les épaulant

Non en leur apportant une aide qui ressemblerait à un privilège apporté par l’Occident, mais en les épaulant pour leur propre mission dans leur pays : éducation, santé, justice, développement socioéconomique. Sans agir à leur place, nous les aidons à assumer ici, dans cette région du monde, l’unique mission de l’unique Église.

Les chrétiens du Proche-Orient, là comme ailleurs, ne se servent pas mais, comme dans la scène christique du lavement des pieds, servent leurs concitoyens sans distinction.

Ces chrétiens sont insérés dans une société musulmane, leur rapport à l’islam est différent du nôtre.

Là, les musulmans ne sont pas liés à un contexte d’immigration récente, ou de décolonisation, ou de ghettos citadins. Les chrétiens d’Orient ne sont pas la cinquième colonne de l’Occident, ni en Palestine, ni en Irak, ni en Syrie. Liés à des sociétés en crise, qui se déchirent, ils sont ferments dans la pâte, artisans de paix et de dialogue. Sera donc bienvenu tout ce qui contribue à la proximité et tout ce qui respecte leur identité propre.

La crise en Syrie, comme celle pourtant différente qui sévit en Égypte, nous conduit à une vigilance pour aider les chrétiens à faire entrer leur pays dans une certaine modernité où la citoyenneté sera reconnue à chacun, où les chrétiens ne seront plus des sous-citoyens tolérés dans leur propre pays. »

interview Henrik Lindell pour La Vie


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