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Mourir ou partir ? Un choix amer pour les Chrétiens de Syrie

 

 

MOURIR :

Les affrontements et les combats se généralisent et passent d’une ville à l’autre, laissant beaucoup de dégâts et de désolations. Dans ces points chauds il est possible de mourir de plusieurs façons :

          Les bombardements et els échanges de tirs touchent essentiellement des civils … Chrétiens et Musulmans.

          Des voitures piégées peuvent exploser soudainement lors de votre passage ou à côté de votre maison, atelier ou école …

          Des francs-tireurs tirent sur tout ce qui bouge : ouvrier, écolier, personne âgée, ambulancier, etc …

          Des groupes armés peuvent vous enlever, demander une rançon. Et, pour non-paiement, vous serez torturé e mis à mort pour convaincre les « gibiers » suivants …

          Vous pouvez mourir par manque de soins médicaux après la fermeture de 223 hôpitaux, ‘exode de vos médecins ou le manque de médicaments.

          Vous pouvez mourir par malnutrition ou manque de nourriture convenable si vous êtes diabétiques, cardiaques ou nourrices …

 

PARTIR :

Partir c’est murir autrement. Quitter son pays, sa maison, son église ses amis, son école, son cimetière : c’est mourir lentement …

Arracher l’homme de ses racines équivaut à sortir le poisson de l’eau … Une vie biologique se poursuivra ailleurs … Mais l’âme ne quittera jamais la Terre Natale.

Ils viennent nombreux, chaque jour, demander à l’Eglise une protection, sinon de l’aide à trouver un visa pour partir. L’Eglise de Syrie, bien que fragile, devient un mur des lamentations.

Ces pauvres chrétiens ont vu l’ONU organiser depuis 2005 le départ systématique des réfugiés Irakiens aux pays d’accueil en Occident. Leur angoisse est plus profonde de constater l’indifférence et le silence mondial devant leur long et lourd calvaire. Ils sont abandonnés, voués à la mort sans pouvoir choisir de partir. Les consulats sont fermés depuis un an et demi.

L’AGNEAU MUET :

Ces pauvres Chrétiens qui en trouvent pas l’utilité de mourir sur place dans cette guerre de non-sens, ont vu leurs confrères aisés quitter la Syrie, les plus modestes n’ont qu’à regarder l’Eglise en bouée de sauvetage.

L’appel du nouveau Pape François à Pâques en faveur de la Syrie bien-aimée résonne dans leurs coeurs. Les Eglises Sœurs du monde entier prient et affectionnent ce petit troupeau, sans pouvoir apaiser la tempête.

Nous sommes devant un terrible ^problème de conscience : leur conseiller de rester pourrait les conduire à la mort comme un agneau muet devant le boucher (Ac 8,32), alors que notre martyrologie ne fait que s’allonger. Les aider à partir c’est vider cette Terre Biblique de ses derniers Chrétiens. Beaucoup de questions silencieuses viennent à l’esprit et qui ne trouveront de réponse que dans le Cœur de Dieu.

Comment peut-on consoler et soutenir ces fidèles ? Sinon dans le témoignage pastoral de proximité, afin de donner forme aux paroles du Seigneur qui ne déçoivent jamais : « N’ayez pas peur … je suis avec vous » (Mt 28).