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Paris : La francophonie mise en thèse par une diplomate irakienne le 15 janvier 2018

L’histoire d’un travail de cinq années de recherches qui fait découvrir toute l’importance des écoles chrétiennes en Irak, et dans le monde arabe.

J’avais raconté l’histoire de Maha al-Haidar Samawi pour « Rencontres Orientales », mon blog, mis en ligne sur le site de l’Œuvre d’Orient. A l’époque, Maha, s’apprêtait retrouver son Bagdad natal, après avoir été en poste durant quatre ans à l’ambassade d’Irak à Paris. Profitant de sa nomination dans la capitale française, la jeune femme avait préparé cette thèse, qu’elle soutiendra dans quelques jours.

Musulmane chiite et militante ardente de la diversité ethnique et religieuse, Maha al-Haïdar a su mettre en lumière l’apport capital des congrégations chrétiennes de langue française dans l’acquisition d’une éducation moderne en Irak, ouvrant le pays sur les œuvres des grands penseurs laïcs européens.

Elle souligne également la contribution de ces établissements dans l’éducation des Irakiennes, avec l’ouverture de la première école de filles, à la fin du XIXe siècle, par l’ordre des Sœurs de la Présentation de Tours. Nombreuses furent celles de toutes classes sociales, qui purent ainsi avoir accès à l’éducation, entraînant une évolution des mentalités dans le pays. La présence des écoles religieuses en langue française permit aussi l’émergence d’une presse moderne, ainsi que la renaissance du théâtre irakien, ouverture cruciale sur la culture universelle.

Le remarquable travail de Maha al-Haïdar Samawi, que j’ai eu le plaisir et la chance de suivre chapitre par chapitre au fil de ses allées et venues entre Paris et Bagdad, fait mieux comprendre le rôle capital, joué par ces écoles catholiques de langue française dans l’Orient arabe. Une influence qui perdure encore aujourd’hui.

 

Luc Balbont