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La première Bible en langue arabe imprimée en Europe, restaurée pour l'exposition !

Source : site de l’IMA

 

Initié par la Bibliothèque nationale de France (BnF), le portail des Bibliothèques d’Orient est le résultat d’une vaste entreprise de numérisation: celle de centaines de manuscrits provenant du Liban, d’Egypte, de Tunisie, consultables en ligne à partir de septembre 2017. Ce portail sera accessible depuis deux bornes installées dans les salles de l’exposition « Chrétiens d’Orient ».

L’un des objectifs de l’exposition « Chrétiens d’Orient » était de mettre en valeur le patrimoine des monastères et couvents de l’Orient arabe, dont des manuscrits anciens conservés dans leurs bibliothèques. Des communautés avec lesquelles l’Institut du monde arabe a pu entrer en contact par l’intermédiaire de l’Œuvre d’Orient, partenaire de l’exposition. Le rapprochement avec la BnF a débouché sur la restauration de quatre œuvres montrées dans l’exposition (dont une uniquement au musée des Beaux-Arts de Tourcoing [MUba]): deux conservées dans la bibliothèque du couvent syriaque catholique de Charfet (Daraʿun-Ḥarissa, Liban), deux autres dans la bibliothèque du couvent grec catholique de Saint-Sauveur (Joun, Liban).

Parmi ces œuvres, l’Evangilium arabicum, un évangéliaire conservé par le couvent de Joun, fut imprimé en latin et en arabe en 1590-91 par l’imprimerie des Médicis à Rome ; la Bnf en possède également un exemplaire. Première bible imprimée en langue arabe en Europe, c’est un témoignage précieux de l’ouverture des cours européennes à l’Empire ottoman : à partir du XVIe siècle, on fait venir des chrétiens pour enseigner l’arabe. C’est aussi le temps des missions envoyées par Rome – d’où la nécessité d’imprimer sur place des ouvrages destinés à l’Orient. L’ouvrage éclaire par ailleurs un pan méconnu de l’histoire de l’art : les gravures dont il est orné, reproduisant des scènes des quatre Evangiles, voyagèrent dans toute l’Europe, et furent utilisées comme « support iconographique » par bien des peintres.

A noter enfin la présence, dans l’exposition, des poinçons originels qui servirent à l’impression de ces Evangiles. Rachetés par la cour de France à l’imprimerie des Médicis, ils sont aujourd’hui conservés par l’Imprimerie nationale. D’autres poinçons seront également exposés : arabes, coptes, syriaques, certains datant du XVIIe siècle, tous illustrant le développement de l’imprimerie en langue arabe en Europe, en France en particulier.