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Qaraqosh, une ville chrétienne dans la région de Mossoul

A Qaraqosh, Monseigneur Petrus Moshe, évêque syriaque catholique de Mossoul, nous accueille avec une bienveillance paternelle, tout comme les frères dominicains. Qaraqosh est une ville un peu particulière. A quelques centaines de familles près, la ville est exclusivement chrétienne. La population y est passée de 20 000 à 50 000 personnes ces dernières années. Ses lieux de culte et points stratégiques sont gardés par une milice locale. L’atmosphère y est très différente de ce que nous avons vécu ailleurs. La ville semble vivante, les deux roues y sont très nombreux… Nous y sentons une plus grande liberté : ici, on n’est pas obligé de se déplacer en voiture pour limiter les risques.

L’évêque nous invite à rencontrer les réfugiés du quartier d’Hay An Askari. Il offre un lieu de vie à des familles exilées de Bagdad, Mossoul et à des pauvres de Qaraqosh. La direction spirituelle de cet ensemble est confiée à Abouna Mazin. Cet homme fier et solide n’est pas en reste de souffrance. Il a été enlevé et séquestré pendant 9 jours. Puis il a perdu son père et ses deux frères, assassinés froidement dans la maison familiale de Mossoul. Alors, avec sa mère, ils se sont installés à Qaraqosh. Il sait dans son corps et son cœur ce que vivent les gens qui l’entourent.

Au milieu d’une sorte de terrain vague, nous apercevons de petits immeubles de deux étages. Les fils électrique qui partent du générateur tissent au dessus de nos têtes une toile inextricable qui relie entre eux tous les appartements. Une multitude d’enfants joue entre les immeubles. On trouve ici 330 appartements pour 1850 personnes dont 940 enfants de moins de 7 ans. Abouna Mazin nous introduit dans quelques appartements. Un point commun entre tous ces intérieurs pauvres? Des sols en béton, des images pieuses et les photos des pères Taher et Wasim assassinés à Bagdad en octobre dernier. L’intercession des martyrs leur donne la force de rester dans ce pays qu’ils aiment. La pauvreté est visible mais nous avons le sentiment que nos hôtes nous donnent tout ce qu’ils ont. Une femme nous raconte qu’elle a quitté Mossoul et que ses deux fils y sont morts. Ses larmes nous bouleversent. L’un de nous la prend dans ses bras. Que faire d’autre que pleurer avec ceux qui pleurent ? Entre deux appartements, les enfants nous accompagnent alors que, sur les perrons, les regards nous suivent avec intérêt.


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