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Saint Jean Cassien, le plus européen des saints roumains

Jean Cassien naît en 360 en Scythie mineure (région à cheval sur la Roumanie et la Bulgarie actuelles), où il grandit et étudie dans une école de sa province. Vers 380, il part, avec sa soeur et son ami Gherman, en Palestine et s’établit près de Bethléem. Pendant vingt ans, il réside en Égypte et vit auprès de grands moines cénobites, et d’ermites.
À Constantinople, il fait la connaissance de saint Jean Chrysostome, qui le consacre diacre au début du Ve siècle. Il continue son voyage et se rend avec Gherman à Rome afin de porter au pape Innocent Ier (402-412) un message de la part du clergé et du peuple de Constantinople pour réclamer une intervention ferme en faveur de saint Jean Chrysostome, à peine revenu de son premier exil. De 404 à 415, il habite à Rome, où il est ordonné prêtre par le pape Innocent Ier. Vers 415, il arrive à Marseille, où il fonde deux monastères : Saint-Victor, pour les hommes et Saint-Sauveur, pour les femmes.
Dans la dernière période de sa vie, Jean Cassien, dit « le Romain » ou « le Roumain », écrit trois œuvres fondamentales. Le premier ouvrage, Les Institutions cénobitiques, est commandé par l’évêque Castor d’Apta Iulia (actuelle Apt, Vaucluse), vers 420. Sa deuxième oeuvre, Les Conférences, regroupe vingt-quatre conférences, selon les vingt-quatre anciens de l’Apocalypse, probablement écrites entre 420 et 429. De ces oeuvres se dégage l’image d’un saint qui connaît bien la vie des moines d’Orient et se pose en véritable organisateur de la vie des cénobites dans les monastères. Le Traité de l’Incarnation. Contre Nestorius, en sept volumes écrits jusqu’en 429-430, nous dévoile son côté érudit. L’ouvrage est rédigé sur les conseils du pape Léon le Grand. Jean Cassien meurt vers 435.

Pour l’Église catholique, il compte parmi les Pères de l’Église latine et est fêté le 23 juillet. En Orient, il est fêté le 29 février.

 

Jean Cassien contre Nestorius

« Hérétique, qui que tu sois, tu déclares donc, toi qui nies que Dieu soit né d’une vierge, que Marie, mère de notre Seigneur Jésus Christ, ne put être nommée Theotokos, c’est-à dire mère de Dieu, mais Christotokos, c’est-à-dire mère du Christ seulement et non pas de Dieu. Personne en effet, dis-tu, n’engendre un être plus ancien que soi. De cet argument vraiment bien sot, puisque tu penses que la naissance de Dieu doit être considérée dans un sens charnel et que tu crois que le mystère de la Majesté doit être apprécié selon des raisons humaines, de cet argument nous discuterons par la suite, si Dieu le permet. »

(Traité de l’Incarnation)

 

 

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