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Syrie : à Mar Mousa, la crainte que tout s'écroule

Pour atteindre le monastère de Mar Mousa, dédié à la rencontre entre chrétiens et musulmans, il faut rouler une bonne heure depuis Damas, suivre ensuite une route désertique avant de finir à pied : 350 marches à gravir sous le soleil. C’est le prix à payer pour découvrir une vision d’éternité : un horizon biblique à perte de vue, et qui contraste avec l’antique porte, haute d’à peine 60 centimètres, donnant accès à l’église et à une grande terrasse « C’est pour forcer l’humilité« , déclare Fabienne, une italienne qui a décidé de passer une année là haut. Elle est une des rares européennes à ne pas avoir suivi la consigne de déguerpir au plus vite de Syrie. Jusqu’à Pâques, c’était encore un va-et-vient incessant. Depuis lors c’est le calme plat.

Et c’est bien ce qui inquiète le père jésuite Paolo Dall’Oglio, l’homme sans qui Mar Mousa serait resté un tas de ruines. « Ce sont les dons des visiteurs qui nous permettent de poursuivre notre projet et d’aider les pauvres, nous explique-t-il en ce 8 juillet. Mais cela devient très difficile à présent« . Paolo ne veut faire aucun commentaire sur la répression en cours. Son franc parler lui a déjà valu un avertissement : s’il quitte le pays, il ne pourra pas revenir. Alors il reste, tant il s’accroche à son projet de dialogue islamo chrétien : « C’est un rêve porté par des hommes et des femmes qui ne se résignent pas à un choc de civilisations » affirme t’il rejetant toute idée de croisade.

L’urgence pour lui, c’est d’éviter l’irréparable. « Si la guerre civile éclate, nous risquons de subir le sort des chrétiens irakiens et d’être rayés de la carte! » clame t’il avec énergie. Il faut une évolution, pas une révolution


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