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Syrie : Cérémonie de réconciliation après la remise en liberté des otages chrétiens

Cloches sonnant à toute volée, embrassades entre membres des familles réunies, Messe d’action de grâce et cérémonie interreligieuse solennelle de réconciliation ont marqué, dans le village de Rableh, dans la région d’Homs, à la frontière libanaise, la libération des quelques 240 fidèles gréco-catholiques (nombre des otages libérés, qui contraste avec celui de 280 précédemment évoqué), en majorité des fidèles gréco-catholiques, intervenue hier. Ils avaient été pris en otage pendant 24 heures par des groupes armés alors qu’ils travaillaient dans les champs, à quelques kilomètres de leur village, près de la frontière libanaise .

La remise en liberté, expliquent des sources locales de Fides, est intervenue grâce à une intense activité de négociation conduite par les chefs de familles locales, engagés à l’intérieur du mouvement populaire Mussalaha (Réconciliation) qui sont parvenus à établir un contact avec les syriens faisant partie des ravisseurs. Le leitmotiv de la négociation, raconte une source catholique de Fides, a été le principe « éviter la lutte fratricide et la guerre confessionnelle : nous sommes syriens, nous sommes un seul peuple, nous sommes du même côté ». Le succès de l’opération a été sanctionné par la libération sans conditions des civils, tous indemnes, et par la décision de certains des ravisseurs – membres de groupes d’opposition du village de Rableh – d’adhérer au mouvement Mussalaha, interconfessionnel et multiethnique, qui entend faire revivre l’esprit d’unité de la population syrienne dans sa particulière mosaïque ethnique et religieuse.

La remise en liberté des otages a été célébrée dans le village au travers d’une cérémonie solennelle de réconciliation à laquelle ont participé tous les chefs de familles et de clans, des centaines de personnes impliquées et leurs familles, les responsables religieux chrétiens et musulmans.

Au cours de la célébration, Benoît XVI a également été cité en tant que « responsable spirituel qui a indiqué le chemin de la réconciliation à la Syrie ».

Le Père Bakhos, prêtre gréco-catholique, a célébré dans son église de Rableh, une Messe d’action de grâce, remarquant que « d’un mal peut naître un bien », il a affirmé que « l’issue de cette affaire est un grand soulagement pour la région : espérons que la même dynamique de réconciliation puisse concerner également le village de Qusayr ». Rableh a été pendant des mois « assiégé » par des bandes armées de différentes provenances. L’aboutissement positif de cette « crise des otages », expliquent des sources de Fides, pourrait constituer « un précédent encourageant de réconciliation entre la population civile de la région martyrisée d’Homs ».

Pour le Patriarche Grégoire III Laham, contacté par Marie Duhamel pour Radio Vatican, les otages ont pu être libéré grace au dialogue et aux amitiés locales. Selon lui l’objectif des ravisseurs était d’attiser la haine entre communautés chrétiennes et musulmanes pour transformer la crise syrienne en une guerre confessionnelle. Ce qu’il faut éviter à tout prix.

Écoutez l’interview de Grégoire III Laham