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Mgr Sleiman : "le salut de la Syrie réside dans la citoyenneté et non dans le confessionnalisme."

Mgr Sleiman est évêque maronite de Lattaquié. Son diocèse est particulièrement étendu puisqu’il couvre quatre départements sur 55 000 km2, et représente, en taille, cinq fois le Liban !  De Homs à Hama, en passant par Lattaquié, la situation des populations et des réfugiés varie du tout au tout. Mais dans chacune de ces villes, Mgr Sleiman œuvre pour la réconciliation des communautés.

A HOMS, DE L’ESPOIR AVEC LA COMMISSION RÉCONCILIATION

« A Homs la situation a été terrible. L’ONU commence juste maintenant à faire rentrer de l’aide humanitaire. » soupire Mgr Sleiman, qui espère que cela va améliorer le sort des populations.

Malgré une situation humanitaire grave, Mgr Sleiman se réjouit de la commission réconciliation, mise en place avec l’Église et les muftis, qui réunit  ceux qui sont « pro pouvoir » et « les autres ». « Je suis plein d’admiration, car ils interviennent auprès de tout le monde; excepté les fondamentalistes, avec lesquels la communication est plus dure : pour eux, nous sommes des impurs; ils considèrent de même que les musulmans modérés sont des impies »

La vallée des chrétiens a subi il y a quelques mois des attaques de fondamentalistes.

Il y a eu des enlèvements contre rançon. « Et parfois quand l’argent est versé, la victime est néanmoins tuée » . L’évêque reste excessivement prudent « Quand je me déplace je ne préviens jamais ». « Il y a eu des attaques terribles il y a six mois de villages alaouites. »

A TARTOUS, UN TRAVAIL ŒCUMÉNIQUE

A Tartous, la situation est « relativement » calme. Des barrages à l’entrée de la ville protègent des attentats à la voiture piégée. L’opposition n’est pas déclarée.

Des rencontres parmi les différentes religions sont organisées. Ainsi Mgr Sleiman a pu inviter le mufti et le chef des sunnites.

Évêque maronite de Lattaquié
Évêque maronite de Lattaquié

Selon lui « Dans la guerre tout le monde est perdant, dans le dialogue de vérité tout le monde est gagnant ;  je vois le salut dans la citoyenneté et non dans le confessionnalisme. Le confessionnalisme devient un nouveau lieu de conflit. La vérité est vitale et non pas idéologique. Les chrétiens, de toute obédience ne sont pas dans cette optique. »

Pour la semaine de la prière pour l’unité des chrétiens, de nombreuses rencontres ont été organisées.  A trois reprises des célébrations œcuméniques de prières et de chants ont eu lieu avec des évêques orthodoxes. « Cette guerre nous a réveillés sur le fait que nous devions nous serrer les coudes. Et a resserré les liens. »

Mgr Sleiman conclut »Ce qui est resté c’est la Foi profonde en Christ. Le fanatisme des différentes parties est tombé ; nous organisons de nombreuses rencontres pour les jeunes durant le Carême, car cette année, catholiques et orthodoxes, nous fêterons Pâques aux même dates ! »