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Terre Sainte : "plus qu'un Hôpital, un message"

L’hôpital français Saint Vincent de Paul situé en Israël, dans la ville arabe de Nazareth, a été fondé il y a 110 ans par des Sœurs de Saint Vincent de Paul. Placé depuis son origine sous protectorat de la France puis bénéficiant de son aide, il a pour présidente Sœur Dorita Alcade, Fille de la Charité, et le Docteur Salim Nahkleh, comme directeur médical. De passage à l’Œuvre d’Orient, ils ont répondu à nos questions :

1. Œuvre d’Orient :Quelle est la particularité de votre hôpital

Sœur Dorita : C’est le plus importantde la région. A Nazareth, il y a 3 hôpitaux : un protestant, un catholique italien et le nôtre. L’hôpital St Vincent de Paul est le seul à avoir un service d’ophtalmologie, de pédiatrie, d’otorhino… Lorsqu’un enfant tombe malade dans la région, qu’il soit juif, chrétien ou musulman, il vient chez nous. Même les palestiniens traversent la frontière pour consulter nos spécialistes car ils n’ont pas d’hôpitaux dans le sud.

2. OO : Quelle est son lien avec la France ?

Sœur Dorita : Notre hôpital a été fondé par des religieuses françaises dont il a pris le nom, qu’il a gardé même s’il est désormais israélien, car il a une histoire très forte avec votre pays. Précédemment les médecins chef étaient toujours français. Il est jumelé avec plusieurs hôpitaux français (St Vincent de Paul, Cochin et bientôt Kremlin Bicêtre)

3. OO : Comment cohabitent les différentes communautés ?

Docteur Salim Nahkleh : L’hôpital a la particularité d’accueillir des patients et d’avoir du personnel de toutes origines, musulmans, chrétiens, druzes, juifs et orthodoxes. C’est un lieu de tolérance. Il est unique et représente plus qu’un dispensaire : c’est un message qui fortifie la présence chrétienne dans la région. La force des chrétiens sur cette terre réside dans les établissements, les hôpitaux, les écoles … Ainsi nous faisons déjà la Paix de façon concrète :nous en sommes à notre 6ème congrès médical franco-israélo-palestinien. Pendant ces séminaires de travail juifs et arabes échangent ensemble. Nous avons la caution de l’État israélien pour ces événements. L’année prochaine nous organisons un congrès pédiatrique.

Sœur Dorita : je considère cet hôpital comme un petit bijou. Il y règne un climat de confiance en les 3 religions. Nous sommes chrétiens et nous respectons chacun : nous ne parlons jamais de religion. Mise à part la vierge Marie qui est présente partout, il n’y a pas de signe ostentatoire (peu de Crucifix) et nous fêtons les 3 fêtes : musulmane, (fête du Ramadan), chrétienne (Noël), et juive (Pessah). Mais je suis Fille de la Charité : par mon travail je me mets au service et, sans parler, je témoigne. Souvent les patients me disent « ma sœur, vous pouvez prier pour moi ».

4. Quelle est l’évolution de la situation ?

Sœur Dorita : Je travaille ici depuis 6 ans, la situation a beaucoup évolué : nous avons adopté les normes israéliennes (ndlr : très exigeantes). Auparavant seuls des étrangers (français, occidentaux) y travaillaient, désormais toute l’équipe est israélienne !

5. Comment peut-on vous aider ?

Sœur Dorita : L’Œuvre d’Orient a aidé à réaliser de nombreux projets d’aménagement, de construction de salles, d’achat de matériel médical… Grâce à nos appareils, nous pouvons désormais détecter des cancers de façon très précoce. Comme l’hôpital ne bénéficie pas de toute l’aide accordée habituellement aux hôpitaux du système de santé israélien, il a besoin d’aides complémentaires, en particulier pour renouveler d’urgence un matériel de cœlioscopie obsolète.

Interview Fille de la Charité – Mardi 7 juin 2011

 

Code projet : 10-160

Code : FCINH


L’Œuvre d’Orient a accompagné le développement de cet hôpital. Particulièrement la maternité. L’Œuvre d’Orient donne chaque année :

  •  4 000€ pour payer l’hospitalisation d’enfants palestiniens
  • 4 000€ pour la clinique et le dispensaire
  • 4 000€ pour le fonctionnement de l’hôpital

Sans compter les secours exceptionnels pour répondre à des projets précis.