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Trois nouveaux diacres pour la Terre Sainte

Source Site du Patriarcat latin de Jérusalem

Jour de fête et de joie pour le diocèse de Jérusalem : ce dimanche 11 décembre, trois jeunes hommes ont engagé leur vie pour servir le Seigneur au sein du Patriarcat latin. Salem Lolas, originaire de Beit Jala, Saqer  Hijazin d’Al-Aqaba et Joseph Al-Sweiss de Fuheis se sont avancés quand Mgr Pierbattista Pizzaballa, Administrateur Apostolique du Patriarcat Latin les a appelés. L’archevêque était entouré pour l’occasion de Mgr William Shomali, Vicaire patriarcal pour Jérusalem et la Palestine, Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, Vicaire patriarcal pour Israël, Mgr  Kamal Batish, vicaire général émérite, le Père David Neuhaus, Vicaire patriarcal pour les catholiques hébréophones et le Père Jamal Khader, recteur du séminaire de Beit Jala.

Cette ordination diaconale est à la fois une étape fondamentale pour ces jeunes hommes car elle marque leur consécration au Seigneur mais elle n’est aussi qu’une marche qui devrait les conduire à la fin de l’année à l’ordination presbytérale.

Pour vivre au plus près cet événement, nous avons rencontré l’un d’entre eux, Joseph Al-Sweiss qui a bien voulu répondre à nos questions.

 

Pouvez-vous vous présenter et nous dire quel a été votre parcours ?

Je m’appelle Joseph Al Sweiss, ma paroisse d’origine est Fuheis en Jordanie.  J’ai 26 ans et je suis le petit dernier de ma fratrie.

A quatorze ans, j’ai demandé à rentrer au petit séminaire où j’ai terminé ma formation secondaire. Par la suite j’ai fait une année de propédeutique puis une année d’enseignement du Français car c’est la langue dans laquelle les cours sont donnés au séminaire. Puis je suis rentré au séminaire : deux ans de philosophie suivis de trois années de théologie. En sixième année, j’ai fait une année de stage pratique en pastorale dans la paroisse de Husson. Cette année j’achève ma formation en théologie et je dois rendre ma thèse – que j’écris en français – et validé les derniers examens avant l’ordination presbytérale.

 

Vous avez ce dimanche 11 décembre été ordonné diacre, ultime étape avant l’ordination sacerdotale. A cette occasion, vous vous êtes notamment engagé dans le célibat pour le service de l’Eglise.  Pouvez-vous nous faire partager vos sentiments dans cette étape majeure de votre vie ?

Par l’ordination diaconale, je m’engage dans le célibat pour aimer Dieu par un amour vécu d’un cœur indivis. De ce fait, j’abandonne le mariage, l’amour spécifique, pour un amour plus haut et plus complet. Le célibat consacré, s’il n’est pas vécu dans une relation continuelle avec Dieu, devient une chose contre nature. La personne qui veut devenir prêtre s’engage aussi dans la pauvreté, ce qui signifie qu’il ne possède pas même une personne particulière. Le prêtre est d’une façon complète à Dieu et Dieu existe dans chaque personne.

 

Cette démarche est la conséquence d’un cheminement spirituel fort. Pour vous quels ont été les éléments déclencheurs qui vous ont fait prendre ce chemin vers le don total au Seigneur ?

J’ai été appelé : « ce n’est pas vous qui m’avez choisi mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit » (Jn 15, 16).

Je vis ma vocation comme une grâce. Prendre ce chemin est comme une évidence pour moi. Et même s’il y a encore beaucoup de questions qui restent sans réponse, je suis dans la confiance.

 

Cet engagement est la marque d’une confiance profonde dans le Seigneur. Comment encourageriez-vous les jeunes -mais peut-être aussi les moins jeunes- à rester dans une telle confiance ?

La confiance est le principe de la foi en Dieu. Et c’est ce qui nous pousse à suivre Dieu dans notre monde. Mais les séminaristes ne sont pas les seuls qui ont besoin de confiance en Dieu : c’est le cas de tous les chrétiens qui vivent dans ce monde ; mais ils ne sont pas de ce monde parce qu’ils sont des témoins, et les témoins vont au contre-courant de ce monde pour évangéliser et prêcher Jésus Christ crucifié. « Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. » (Jn 16,33)

Jésus Christ a vaincu par la Croix, parce que la Croix est le chemin de la Résurrection. C’est pourquoi il n’y a pas de contradiction entre l’évangélisation ou la joie et la Croix : il faut vivre la Croix avec confiance, parce qu’elle va inévitablement à la Résurrection.

 

Propos recueillis par Cécile Klos