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Venir en aide aux réfugiés syriens

L’actuelle guerre civile en Syrie s’éternise et devient un véritable processus  d’autodestruction. La population est épuisée, les extrémismes les plus violents accentuent leur action sur le terrain. Les infrastructures sont détruites, le nombre des morts et des blessés ne cesse d’augmenter, l’inefficacité des structures internationales suscite colère et désespoir.
Les déplacements de population accompagnent toujours ces situations.

Déplacements internes en Syrie, spécialement – mais pas exclusivement – à Damas. L’aide humanitaire ne parvient pas suffisamment à rejoindre les familles meurtries et démunies. Les communautés chrétiennes redoublent d’effort pour distribuer les denrées alimentaires.
Et il y a les déplacements externes, les réfugiés au sens strict.
Ils se trouvent en plus grand nombre au Liban, pays dépourvu à présent de gouvernement, qui risque à tout moment de s’embraser. Pays qui doit déjà assumer la situation des réfugiés palestiniens, dont le statut n’a jamais été réglé.
La Jordanie est plus unifiée mais également confrontée à un afflux massif de réfugiés pouvant à tout moment devenir explosif.
Plusieurs dizaines de milliers de réfugiés sont allés en Égypte où ils ont été saisis dans les remous politiques récents de ce pays : sympathisants des Frères musulmans, ils se retrouvent devant un pouvoir politique opposé.
De nombreux réfugies se retrouvent de l’autre côté de la frontière turque dans des camps de toile constitués en urgence. Ils sont proches des zones de combat et leur sécurité n’est pas toujours assurée. Beaucoup de réfugiés ont rejoint Ankara et surtout Istanbul dans l’espoir de contacter des consulats à même de leur donner un visa vers les principaux pays d’accueil dont l’Australie, la Suède, le Canada, l’Amérique latine.
Il convient enfin de mentionner les réfugiés irakiens qui avaient trouvé un asile provisoire en Syrie et au Liban et dont la situation, déjà difficile, a empiré. Plusieurs sont retournés en Irak, ce qui n’est pas sans provoquer d’autres problèmes.

Je ne me risquerai pas à donner des chiffres précis tant il est difficile de faire des recensements. Des centaines de milliers, des millions sans doute, évidemment trop…
Dans l’ensemble, les chrétiens ont trouvé des maisons d’accueil, autant que l’on puisse le savoir, tandis que les villages de toile accueillent des populations musulmanes. Mais les réfugies sont traversés par les forces antagonistes de la guerre civile : c’est dire combien la sécurité dans les camps n’est pas assurée. En principe le Haut-Commissariat des Réfugies (UN-HCR) est l’institution internationale de référence. Ses moyens sont réels mais limités et ne parviennent pas à assurer convenablement les besoins d’hygiène et alimentaires.
Les autres organisations font de leur mieux. L’Œuvre d’Orient a fait parvenir près de trois millions d’euros d’aide : un effort considérable pour nos donateurs, dérisoire devant les besoins.

  • Une des questions fondamentales, et la première préoccupation des familles, est la scolarisation des enfants : choqués par la guerre et souvent par l’absence de père, ils ont besoin d’un encadrement stable.

Nous devons être conscients que ce drame se déroule à notre porte.

Il n’y a que la Méditerranée qui nous sépare, qui nous unit. Certains immigrants s’efforçant désespérément de rejoindre le sud de l’Italie sont des syriens. Les annonces des gouvernements européens pour accueillir quelques centaines de réfugiés sont parfaitement dérisoires.
La seule solution est de mettre fin à ce conflit. Pour cela chaque camp doit accepter une paix insatisfaisante eu égard aux enjeux du conflit. Mais il faut savoir arrêter une guerre. La solution n’est pas essentiellement militaire, diplomatique ou politique, mais spirituelle. Seule une force spirituelle permettra la paix. Puisse le message du Pape François être entendu.

Mgr Pascal Gollnisch
Directeur Général de l’Œuvre d’Orient

Tribune publiée dans la revue « Hospitaliers » – décembre 2013

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