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[ÉDITO] "L’Évangile est vérité, et la vérité nous rendra libres."

Retrouvez en avant-première l’édito de Mgr Pascal Gollnisch, que vous pourrez lire dans le prochain Bulletin de L’Œuvre d’Orient.


Au moment où nous écrivons ces lignes, nous nous demandons où va le monde. Nous sommes dans la sidération face aux évènements : la guerre en Ukraine, les tensions autour de Taïwan, le prochain G7 qui se tiendra à Hiroshima dans un Japon qui se réarme comme l’Union Européenne, les prochaines élections de mai en Turquie et en Grèce avec leur lot d’incertitude, la grave crise armée au Soudan, la terrible et angoissante situation du Haut-Karabagh arménien, les tensions multiples en Terre Sainte où aucune trêve n’a été respectée durant le temps qui était à la fois la Pâque juive, la Pâques chrétienne et le ramadan.

Les principes  fondamentaux de l’Évangile

Ces événements dont nous sommes témoins définissent le contexte dans lequel nous pouvons agir pour le soutien de nos frères chrétiens en Europe de l’Est mais aussi au Proche-Orient, carrefour sensible aux tensions qui s’exercent sur lui en provenance des trois continents – Asie, Afrique, Europe – qui s’y rencontrent et souvent s’y affrontent.

Nous sommes inquiets mais pas paralysés. Bien au contraire, apparaît dans ce contexte l’importance et l’urgence du rôle des chrétiens. Nous sommes absolument convaincus que l’Évangile donne aux chrétiens les clés pour la seule véritable vision du monde et de l’histoire, malgré les faiblesses passées ou actuelles de certains hommes d’Église, faiblesses qui sont toujours des trahisons de l’Évangile et non une application de ce dernier.

Bien sûr, l’Évangile ne permet pas de résoudre tous les problèmes de la planète, mais il apporte les principes fondamentaux qui peuvent permettre de les résoudre. Pour la paix, il demande le refus de la violence et le respect de chaque peuple ; il défend la vie, y compris des plus fragiles ; il défend la famille qui n’est pas qu’un modèle « traditionnel », mais son cœur, la cellule de base de la vie en société, avec un égal respect de l’homme et de la femme ; il prône une écologie responsable dans un développement humaniste intégral où la personne humaine tient une place et une mission particulières. Il prône un modèle où la propriété individuelle est respectée mais doit s’articuler avec le souci de la justice. L’Évangile porte une vision de la personne humaine indissolublement corps et esprit. Il veut le pardon, la douceur, l’espérance, la vérité : il admire le travail des chercheurs et des veilleurs. Il croit à la rédemption. Il compatit à toute souffrance.

Soyons fiers d’être chrétiens !

L’Évangile : la force des chrétiens

Les chrétiens d’Orient peuvent et doivent mettre en pratique les principes de l’Évangile dans les régions où ils vivent. Leur force ne vient pas d’un dispositif politique, d’un carnet de chèques ou d’une bande armée. Elle n’est pas proportionnée au pourcentage de la population qu’ils représentent. Elle ne dépend pas de l’hostilité ou de la complaisance de la population au milieu de laquelle ils vivent.

Leur force, leur seule force, c’est l’Évangile. L’Évangile est vérité, et la vérité nous rendra libres. Le Christ est le chemin, la vérité et la vie.

En Terre Sainte, les chrétiens sont les seuls qui parlent à tous, comme l’a reconnu à Jérusalem le Président de la République française. En Ukraine, les gréco-catholiques sont au service de la population affligée, quelle que soit son appartenance religieuse. Au Moyen-Orient, les écoles catholiques reçoivent des élèves chrétiens et musulmans, et les forment à se respecter. En Irak, le Patriarche chaldéen, le Cardinal Sako se bat pour la pleine citoyenneté pour tous, chrétiens et autres. Partout, les hôpitaux et les centres sociaux chrétiens reçoivent les malades, les personnes handicapées, les personnes âgées , les plus démunis de toutes confessions.

Toutes ces actions, que l’Œuvre d’Orient est fière de soutenir grâce à la générosité de nos donateurs, sont implicitement nées de l’Évangile. Il faut rendre ce lien plus explicite, le transformer en une vision pour les sociétés du Moyen-Orient de demain. Bien sûr, il faudra pour cela des ouvriers : des laïcs formés, prêts à prendre des initiatives au nom de leur baptême, dans leur domaine propre, celui de la construction sociale de la cité. Bien sûr, il faudra nouer des alliances avec les hommes et les femmes de bonne volonté qui partagent ces valeurs. Tout cela viendra. Du 18 au 20 avril, à Chypre, une très belle rencontre de toutes les Églises du Moyen-Orient a montré les épreuves mais aussi les atouts des chrétiens d’Orient. Leur nombre n’est pas la condition première. Ce qui est premier est la conviction de servir la vérité.