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Tribune dans le Figaro de Mgr Pascal Gollnisch : «En cette nuit de Noël, les chrétiens d'Orient ont besoin d'espérance»

FIGAROVOX/TRIBUNE – À l’occasion de la fête de la Nativité, le directeur général de l’Œuvre d’Orient rend hommage aux chrétiens persécutés dans le monde et leur adresse un message d’espoir. En Irak notamment, le regard sur les chrétiens évolue et Noël est devenu un jour de fête, rappelle-t-il.


Nuit de Noël. Douce nuit durant laquelle grands et petits viennent s’attendrir devant la crèche popularisée par saint François d’Assise. Temps de fête et de cadeaux, quinzaine commerciale exceptionnelle, au point d’estomper la réalité chrétienne de Noël dans notre pays : la fête devient la célébration païenne du solstice d’hiver, où l’on s’efforce d’oublier les soucis du quotidien.

Cependant le récit évangélique de Noël nous met, par-delà la joie de la naissance de Jésus, et par-delà le message de paix universelle, devant un double drame :

Le premier est celui de l’exclusion de la sainte famille, qui ne trouve pas de place dans la maison commune, afin de permettre à Marie d’accoucher, et qui doit se réfugier auprès des animaux pour trouver quelque chaleur. Les chrétiens d’Orient sont encore trop souvent en situation d’exclusion en raison des discriminations qu’ils subissent au quotidien, au point d’être parfois comme des parias dans leurs propres pays. Le Cardinal Sako, en résidence à Bagdad, a encore rappelé récemment le manque d’une plénitude de droits pour les citoyens chrétiens. La liberté religieuse, plus vaste et plus profonde que la simple existence de lieux de culte réservés aux familles d’origine chrétienne. On a beaucoup évoqué le problème LGBT au Qatar, on n’a pas mentionné l’interdiction de la conversion au christianisme d’un musulman, dans aucun pays du Moyen-Orient, à l’exception notable du Liban. On pourrait évoquer aussi l’interdiction pour une musulmane d’épouser un chrétien, ainsi que de nombreuses autres discriminations que subissent les chrétiens, de manière diverse selon les pays, et que je ne peux ici détailler au cas par cas. Il n’y a pas encore une vraie place pour les chrétiens dans la maison commune qu’est leur propre nation, dans une certaine insouciance des défenseurs des droits de l’Homme.

Pourtant des signes d’espoir existent. Il convient sans doute moins de condamner des sociétés, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives pour les chrétiens, que d’accompagner les évolutions positives. Les visites du Pape François sont autant de gestes prophétiques dont les conséquences se mesureront dans la durée. Mais déjà elles se laissent percevoir : ainsi en Irak le regard sur les chrétiens se modifie peu à peu, et Noël devient un jour de fête, férié, pour tous les Irakiens. Et dans d’autres pays la fête des chrétiens est respectée par les musulmans de bonne volonté, tandis que des relations en profondeur se nouent entre théologiens, à Amman, au Liban et à Bagdad avec l’association Adyan, ou avec les Dominicains au Caire, à Jérusalem ou à Bagdad, parmi d’autres exemples.

Noël doit se garder de deux erreurs : croire que par magie tout problème est résolu, ou croire que dans ce monde rien ne peut être tenté et tout doit se jouer au ciel. L’espérance de Noël est une source inépuisable d’action…

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